Le 11 avril 2025, Danièle Boni-Claverie approuve la décision du PPA-CI de quitter la CEI et invite les autres partis d'opposition à suivre, alors que le PDCI annonce son retrait.
Danièle Boni-Claverie, présidente de l'Union Républicaine pour la Démocratie (URD), a officiellement salué le retrait du représentant du Parti des Peuples Africains – Côte d'Ivoire (PPA-CI) de la Commission Électorale Indépendante (CEI). Dans un communiqué publié le 11 avril 2025, l'URD qualifie cette décision de « geste fort » qui s'inscrit dans le combat pour une réforme profonde de l'institution électorale.
Cette prise de position intervient dans un contexte politique tendu, marqué par la décision du PPA-CI dirigé par Laurent Gbagbo de suspendre sa participation à la CEI. Quelques heures après cette annonce, le PDCI-RDA et le CAP ont également manifesté leur intention de quitter l'institution, créant une vague de défiance sans précédent contre le processus électoral en cours.
Les griefs contre la CEI
Le communiqué de l'URD pointe du doigt plusieurs dysfonctionnements observés lors de la révision de la liste électorale 2024. Danièle Boni-Claverie mentionne notamment « l'exclusion injustifiée de plusieurs citoyens, dont des personnalités politiques de premier plan » et « le refus d'inscription du Président Laurent Gbagbo, malgré les démarches entreprises ».
Ces critiques font écho aux déclarations du représentant du PDCI qui, dans une vidéo diffusée le même jour, dénonce une liste électorale comportant « 6 millions de personnes qui n'ont pas leurs données personnelles ». « Est-ce que vous trouvez ça sérieux ? », s'interroge-t-il, avant d'ajouter : « Vous voyez ceux qui font ça, ils se moquent de la Côte d'Ivoire ». Pour le PDCI, cette liste électorale est « sans valeur » et « vaut le zéro ».
Une convergence des oppositions
L'URD « soutient pleinement cette décision politique forte et espère qu'elle sera suivie par les autres partis de l'opposition encore représentés au sein de cette institution », indique le communiqué de Danièle Boni-Claverie. Cet appel semble avoir été entendu, puisque le même jour, le représentant du PDCI annonçait : « Vous avez vu aussi ce matin que le PPA-CI a quitté la CEI. Je vous annonce qu'il y a deux heures à venir, le PDCI-RDA et le CAP vont quitter la CEI ».
Cette coordination des partis d'opposition traduit une stratégie commune face à ce qu'ils considèrent comme des manœuvres du pouvoir pour contrôler le processus électoral. Le PDCI justifie sa décision par la volonté de préserver « la paix, la démocratie, la reprise », tout en affirmant que « nous sommes capables de construire la démocratie dans la diversité ».
Les craintes pour 2025
Selon le communiqué de l'URD, les irrégularités constatées « mettent en cause la capacité de la CEI, dans sa composition actuelle, à garantir des élections présidentielles inclusives, justes et pacifiques en octobre 2025 ». Cette inquiétude fait écho aux révélations de Marcel Amon-Tanoh, ancien directeur de cabinet d'Alassane Ouattara, sur les tensions historiques autour de la question de l'alternance politique.
Lors d'une récente intervention, Amon-Tanoh a évoqué « le nœud gordien » de la rupture entre Bédié et Ouattara, lié à un désaccord sur l'alternance politique. Ce contexte historique renforce les craintes de l'opposition quant à la transparence du processus électoral à venir, alors que le représentant du PDCI affirme vouloir des « élections transparentes, justes et inclusives ».
En soutenant le retrait du PPA-CI et en appelant les autres formations à suivre ce mouvement, Danièle Boni-Claverie contribue à une pression coordonnée sur les autorités électorales. L'URD se dit déterminée à « continuer de se battre pour des institutions crédibles, garantes de la paix et de la stabilité en Côte d'Ivoire ».
Cette crise de confiance envers la CEI intervient à un moment où les tensions politiques s'intensifient à l'approche de la présidentielle de 2025. Avec le retrait successif du PPA-CI, puis du PDCI et du CAP, la légitimité de l'institution électorale est sérieusement remise en question, ouvrant une période d'incertitude pour le processus électoral ivoirien.
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