Mamadou Traoré, proche de Soro, donne l’origine de l’introduction de la limitation de l’âge à 75 ans dans la Constitution ivoirienne.
Il est bon, pour la mémoire des uns et des autres, de savoir que l’introduction de la limitation de l’âge à 75 ans , pour le candidat à l’élection présidentielle, a une histoire. Sous Houphouët Boigny, cela n’existait pas.
Cette limitation de l’âge a été introduite sous Bédié lors de la révision de la Constitution.
Elle consistait à bloquer les ambitions présidentielles de Philippe Grégoire Yacé, qui était le Président du Conseil Économique et Social, grand rival de Bédié et grand soutien du Bravetchè de l’époque.
Bédié soupçonnait Yacé d’avoir des ambitions présidentielles.
Ce sont d’ailleurs ces ambitions présidentielles de Yacé qu’ils avaient effarouché Houphouët qui l’a débarqué de son poste de Président de l’Assemblée Nationale pour le faire atterrir au Conseil Économique et Social.
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Lors de la crise de succession d’Houphouët entre Bédié et le Bravetchè de l’époque, Yacé a été d’un soutien sans faille pour ce dernier. Et ce sont également les rivalités entre Bédié et Yacé pour la succession d’Houphouët, de son vivant, qui ont poussé ce dernier à régler le compte de Yacé en le déposant au garage du Conseil Économique et Social.
La révision de la Constitution en 1995 était une révision sur mesure. Elle consistait à écarter Yacé de la course à la présidentielle avec la limite de l’âge à 75 ans, car Yacé avait 75 ans à l’époque.
Elle consistait également, à écarter de la course à la présidentielle, le Bravetchè de l’époque avec le critère corsé de la nationalité du candidat et de la résidence continue en Côte d’Ivoire du candidat, 5 avant la présidentielle de 1995.
La révision de la Constitution sur mesure a été reconduite en 2000,sous le règne du Général Guei avec la mention « Ne s’être jamais prévalu d’une autre nationalité « . Cela a entraîné la rébellion de septembre 2002.
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Voici pourquoi je suis contre toute modification constitutionnelle qui vise des personnes bien précises.
J’ai suffisamment tiré des leçons de la rébellion dont j’étais membre. Et je ne veux plus que mon pays soit soumis à une autre crise politico- militaire ,à cause de la bêtise des hommes politiques qui veulent écarter des adversaires redoutables de la course au pouvoir.
Cherchons des moyens démocratiques pour mettre à la retraite politique nos trois papas gnagasseurs. Mais je ne suis pas d’accord qu’on les mette à la retraite politique à travers une Constitution taillée sur mesure. Cela va forcément entraîner des frustrations et des troubles dans le pays.
