Anne Ouloto préside ce 18 avril 2025 à Grand-Bassam un atelier pour établir un calendrier d'examen des revendications des primes des enseignants ivoiriens.
Les négociations entre le gouvernement ivoirien et les syndicats d'enseignants entrent dans une phase concrète ce vendredi 18 avril 2025 à Grand-Bassam. La Ministre d'État dirige personnellement les travaux de cet atelier technique dont l'objectif principal est d'élaborer un « chronogramme d'examen de la revendication liée à la prime et autres revendications à incidence financière », selon les termes du communiqué officiel.
Cette rencontre intervient dans un contexte d'accalmie relative, après la suspension du mouvement de grève décidée le 10 avril par les intersyndicales ISMENA et IS METFPA. Les participants devront transformer les engagements de principe en calendrier opérationnel, avec des échéances précises pour l'examen des différentes revendications, notamment la prime d'incitation trimestrielle au cœur du conflit.
L'enjeu central de la prime d'incitation
La question de la prime d'incitation trimestrielle constitue le point focal des discussions de Grand-Bassam. Les enseignants réclament l'alignement de leur statut sur celui des autres fonctionnaires qui bénéficient de cette prime depuis 2008. Cette revendication, portée par les deux intersyndicales représentant les 154 000 enseignants du pays, avait déclenché un mouvement de grève massif début avril.
Le format de l'atelier, axé sur l'élaboration d'un chronogramme, suggère que le gouvernement ne s'engage pas à satisfaire immédiatement cette demande, mais propose plutôt un processus échelonné d'examen et potentiellement de mise en œuvre. Cette approche progressive pourrait permettre d'intégrer les contraintes budgétaires tout en offrant des perspectives concrètes aux enseignants.
Des enjeux au-delà des questions salariales
Si les aspects financiers dominent l'agenda officiel, plusieurs questions connexes pourraient être abordées durant les discussions. Les syndicats maintiennent leur demande de libération des enseignants arrêtés pendant le mouvement de grève, dont certains responsables syndicaux comme Ghislain Dugarry Assy, condamnés à des peines de prison.
« C'est la preuve que c'est seulement par le dialogue que l'on se fait comprendre et qu'on peut tout obtenir », indique le communiqué gouvernemental, marquant une inflexion dans le ton après les tensions des semaines précédentes. Cette formulation laisse entrevoir une volonté d'apaisement, même si le gouvernement avait initialement qualifié la grève d'illégale et menacé les participants de sanctions administratives.
L'atelier de Grand-Bassam représente un test pour la reprise du dialogue social dans le secteur éducatif.
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