Le FPI de Pascal Affi N'Guessan tiendra une conférence de presse ce 17 avril 2025 sur les irrégularités de la liste électorale de la CEI.
Le Front Populaire Ivoirien se prépare à une décision politique d'envergure. Une conférence de presse convoquée par Pascal Affi N'Guessan ce 17 avril à 11h au siège du parti à Cocody pourrait marquer un tournant dans le processus électoral ivoirien. Le FPI s'apprête à annoncer sa position concernant sa participation à la Commission Électorale Indépendante (CEI) après la découverte d'importantes irrégularités sur la liste électorale.
Les sources proches du parti indiquent qu'un retrait ou une suspension de la participation du FPI aux travaux de la CEI figure parmi les options sérieusement envisagées. Cette annonce surviendrait après un audit interne de la liste électorale, dirigé par le vice-président du parti, Apollos Dan Thé, expert en analyse statistique, qui aurait révélé des manipulations favorisant le parti au pouvoir.
Des irrégularités qui remettent en question l'intégrité du processus
L'audit mené par le FPI aurait identifié plusieurs anomalies dans la liste électorale. Ces irrégularités concerneraient notamment des inscriptions multiples, des électeurs fantômes et des modifications injustifiées des données dans certaines circonscriptions électorales stratégiques. Pour le parti d'Affi N'Guessan, ces manipulations démontreraient une partialité de la CEI en faveur du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP).
Les résultats de cette analyse, qui seront présentés lors de la conférence de vendredi, viendraient appuyer une position que le FPI semble avoir mûrie ces dernières semaines. Le parti, qui dispose d'une représentation au sein de la CEI, considère désormais que cette présence ne suffit pas à garantir la transparence du processus électoral si les décisions fondamentales sont prises sans tenir compte des préoccupations de l'opposition.
Si le FPI confirme son retrait de la CEI, il rejoindrait le Parti des Peuples Africains – Côte d'Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo et le Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), qui ont déjà quitté l'institution. Cette convergence des principales formations de l'opposition marquerait une étape significative dans la contestation du processus électoral à l'approche de la présidentielle d'octobre 2025.
Cette position commune constituerait un revirement notable dans les relations entre ces partis, particulièrement entre le FPI d'Affi N'Guessan et le PPA-CI de Gbagbo, dont les stratégies électorales ont divergé ces dernières années. Lors des élections législatives de 2021, le FPI avait choisi de participer au scrutin, tandis que le mouvement de Laurent Gbagbo avait opté pour une stratégie différente.
Des conséquences sur la crédibilité du processus électoral
Un retrait du FPI de la CEI soulèverait de nouvelles questions sur la légitimité des prochaines élections. La Commission, déjà affaiblie par le départ d'autres partis d'opposition, verrait sa crédibilité davantage entamée, tant au niveau national qu'international.
Les autorités ivoiriennes maintiennent que le processus électoral se déroule dans la légalité et que la CEI remplit sa mission d'organisation des élections conformément aux textes en vigueur. Cependant, l'absence des principaux partis d'opposition au sein de l'organe électoral risque de compromettre l'acceptation des résultats par une partie importante de l'électorat.
Plusieurs options s'offrent au FPI pour la suite. Un retrait définitif signifierait l'abandon de tout mécanisme de contrôle interne à la CEI. Une suspension temporaire pourrait être utilisée comme moyen de pression pour obtenir des réformes dans le fonctionnement de l'institution. Le parti pourrait également conditionner son maintien à l'ouverture d'un dialogue politique sur les questions électorales.
Les observateurs de la vie politique ivoirienne s'interrogent également sur les actions que pourraient entreprendre conjointement les partis d'opposition après cette décision. Un front commun pourrait réclamer une refonte du système électoral ou des garanties supplémentaires pour assurer la transparence du scrutin présidentiel.
La position qu'adoptera le FPI aura donc des implications importantes pour l'ensemble du processus électoral ivoirien, dans un contexte où la confiance entre les acteurs politiques semble s'éroder à mesure que s'approche l'échéance présidentielle de 2025.
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