Dans sa déclaration n°005-2025 publiée le 15 avril, GPS dénonce la reproduction par le pouvoir actuel des pratiques d'exclusion électorale qu'il combattait autrefois.
Dans une déclaration publiée ce mardi 15 avril 2025, le mouvement Générations et Peuples Solidaires (GPS) de Guillaume Soro s'attaque frontalement au système électoral ivoirien. Le document, issu d'une réunion du cadre restreint tenue le 12 avril, établit un parallèle entre la situation actuelle et les pratiques que le président Ouattara dénonçait lorsqu'il était candidat.
La formation politique s'inquiète d'une trajectoire qu'elle juge périlleuse à l'approche de la présidentielle d'octobre, pointant « des nuages sombres qui s'amoncellent sur l'horizon politique ». Au-delà de la question électorale, GPS signale l'enlèvement d'un de ses cadres, Coulibaly Walina, par « des hommes encagoulés » dans la nuit du 10 au 11 avril.
Parallèle historique avec le passé
GPS établit une comparaison directe entre la situation actuelle et celle que dénonçait Alassane Ouattara avant son accession au pouvoir. « Le RDR-RHDP reproduit aujourd'hui les pratiques mêmes qu'il dénonçait avec vigueur lorsqu'il se trouvait dans l'opposition », indique le texte, rappelant qu'à l'époque, Ouattara « s'insurgeait contre l'usage d'artifices juridiques, la violence politique, la manipulation des médias publics, et surtout, contre l'instrumentalisation de la justice à des fins d'exclusion électorale ».
Le mouvement de Guillaume Soro constate avec amertume que « ce même président, jadis victime de l'exclusion, en fait désormais un instrument central de sa gouvernance politique ». GPS alerte sur les conséquences possibles de cette approche, rappelant que « les mêmes causes produisent les mêmes effets : l'exclusion politique engendre toujours la frustration, l'instabilité, et parfois, malheureusement, le chaos ».
Critique du rôle de la CEI
La Commission Électorale Indépendante (CEI) constitue une cible centrale des critiques formulées par GPS. Le mouvement considère l'institution comme « inféodée aux orientations du parti au pouvoir » et devenue « l'instrument technique d'une stratégie politique d'exclusion ». La déclaration pointe « sa posture de refus d'ouverture, d'écoute et de respect des exigences démocratiques ».
GPS justifie le retrait des représentants du PDCI et du PPA-CI de la CEI, le qualifiant de « pleinement justifié » et y voyant le « symptôme d'une crise de confiance profonde ». Le texte exprime « un profond scepticisme quant à la capacité du RHDP à initier un véritable dialogue, sincère, inclusif et constructif » tout en soulignant que « seul un dialogue national franc, équilibré et transparent peut permettre de restaurer la confiance ».
Face à cette situation, GPS formule trois exigences précises : « l'inscription immédiate et sans conditions » de Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé sur la liste électorale, « la révision urgente et transparente de la liste électorale » et « la réforme en profondeur de la CEI ».
Parallèlement, le mouvement dénonce l'enlèvement de Coulibaly Walina, membre de sa Commission d'Orientation et de Coordination, survenu dans la nuit du 10 au 11 avril. GPS s'indigne de ce « mode opératoire » qui « n'a qu'un seul objectif : faire taire l'opposition par la terreur » et « exige sa libération immédiate et sans condition ». Le texte conclut par une promesse de poursuivre « le combat pour une Côte d'Ivoire libre, juste et démocratique ».
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