Dette PPTE : la Côte d’Ivoire victime d’une erreur de la Banque mondiale ? Lasm Blaise répond au Ministre des Finances

LASM Blaise, SGA du Parti des Peuples Africains
LASM Blaise, SGA du Parti des Peuples Africains © Crédit Photo Sercom PPA-CI

LASM Blaise, SGA du PPA-CI appelle à une analyse éclairée de la situation de la dette de la Côte d'Ivoire après la sortie du Ministre des Finances et du Budget.

Face aux déclarations récentes du Ministre des Finances et du Budget concernant la situation de la Côte d'Ivoire par rapport à l'Initiative des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE), , SGA du Parti des Peuples Africains, tient à apporter une analyse éclairée et à souligner des points cruciaux.

Ci-dessous sa déclaration :

À Monsieur le Ministre des Finances et du Budget

Votre récente intervention sur la situation de la Côte d'Ivoire par rapport à l'Initiative des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) mérite une analyse approfondie et une réponse éclairée. Vous avez soutenu que notre pays n'est plus considéré comme un PPTE, en attribuant cette perception à une interprétation erronée des informations disponibles sur le site de la Banque mondiale.

Vous avez même mentionné que la ratification de l'accord sur la Facilité Africaine de Soutien Juridique (FASJ) s'inscrit dans une démarche visant des missions élargies, dépassant le cadre du soutien aux PPTE.

Toutefois, il est crucial de revenir aux faits.

Selon les dernières informations actualisées de la Banque mondiale en date du 9 mai 2024, la Côte d'Ivoire figure toujours parmi les 39 pays classés dans l'Initiative PPTE. Cette information est encore vérifiable aujourd'hui, et accessible publiquement pour toute personne souhaitant s'informer.

En outre, la soutenabilité de la dette est un critère déterminant pour l'éligibilité à l'Initiative PPTE. Un pays doit faire face à un fardeau financier qui ne peut être allégé par les mécanismes traditionnels de réduction de la dette pour être considéré dans cette catégorie. La présence continue de la Côte d'Ivoire sur cette liste suggère donc que notre pays rencontre des difficultés de soutenabilité de sa dette.

Parce que relativement au service de la dette, nous avons pris le temps d'examiner le budget pour l'année fiscale 2024 s'élevant à 13 320,7 milliards de FCFA, où le gouvernement prévoit de mobiliser 5 813,3 milliards de FCFA par le biais d'emprunts, soit 42% du budget total. De ce montant emprunté, 3 475,4 milliards de FCFA seront alloués au remboursement de nos engagements antérieurs, ce qui comporte un danger certain pour notre économie.

En effet, la charge financière induite par les taux d'intérêt pourrait accroître les difficultés de la gestion de notre dette publique, particulièrement si la création de richesses ne suit pas. Egalement nous devons être conscients du risque de défaut de paiement, qui pourrait survenir si notre situation financière se détériorait davantage. Un endettement accru à des taux élevés pourrait, en outre, affecter négativement notre notation de crédit, rendant l'accès à de nouveaux financements potentiellement plus onéreux.

D'ailleurs, si vous estimez que nous avons été gentiment trompés, nous vous rappelons qu'il existe des mécanismes pour alléger les pays qui ne sont pas confrontés à une insoutenabilité de la dette, tels que le rééchelonnement , la renégociation bilatérale, etc… autrement dit les mécanismes traditionnels.

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Ainsi, si la Côte d'Ivoire, avec son statut de pays émergent, cherche à alléger sa dette, elle devrait recourir à ces mécanismes plutôt qu'à celle de la FASJ contre les créanciers vautours. Puisque la notion même de créanciers vautours est intrinsèquement liée à l'insoutenabilité de la dette. C'est pourquoi la FASJ joue un rôle crucial en aidant les pays africains à se défendre contre ces créanciers, qui achètent la dette de pays en difficulté à bas prix, pour ensuite exiger des paiements au montant nominal.

Par conséquent, il apparaît que les informations présentées par le Ministre divergent de la réalité concernant le statut de la Côte d'Ivoire en tant que PPTE. Si notre pays est toujours répertorié comme un PPTE et sollicite les services de la FASJ contre les créanciers vautours dans ce cadre, cela indique une situation de dette toujours préoccupante.

En conclusion, nous, en tant que citoyens engagés, devons aborder cette réalité avec honnêteté et détermination, et collaborer pour surmonter ce cycle d'endettement insoutenable.

Ensemble, œuvrons pour une Côte d'Ivoire forte, libre et prospère et surtout désendettée .

Confions donc la Côte d'Ivoire au Président GBAGBO LAURENT qui saura nous sortir du gouffre .

LASM Blaise, SGA du Parti des Peuples Africains – Côte d'Ivoire

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