Lors des « Rendez-vous du RHDP » à la Rue Lépic le 16 avril 2025, Kobenan Kouassi Adjoumani a déclaré que la CEI est inféodée aux lois et non au parti au pouvoir.
La Commission électorale indépendante (CEI) se trouve au cœur d'une controverse politique à six mois de l'élection présidentielle ivoirienne. Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole principal du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), a apporté une réponse sans équivoque aux accusations de l'opposition lors des « Rendez-vous du RHDP » tenus le 16 avril 2025 à la Rue Lépic.
Face aux journalistes rassemblés dans la salle Félix Houphouët-Boigny, le ministre d'État a affirmé : « La CEI n'est pas inféodée au RHDP, elle est plutôt inféodée aux lois de la République ». Cette déclaration répond directement aux critiques formulées par l'opposition, qui accuse l'institution électorale d'être sous la coupe du parti au pouvoir.
Une institution réformée par consensus
Le porte-parole du RHDP a rappelé les différentes réformes qu'a connues la Commission électorale indépendante. « La CEI n'a jamais connu autant de réformes consensuelles que sous la présidence du président Alassane Ouattara », a souligné Kobenan Adjoumani, insistant sur le caractère inclusif de ces évolutions.
Dans son intervention, il a précisé que ces modifications institutionnelles ont toutes été menées « de façon consensuelle, à l'issue des discussions entre toutes les parties prenantes, impliquant le gouvernement, les partis politiques et la société civile ». Une façon de contrer l'argument selon lequel l'organe électoral aurait été façonné unilatéralement par le pouvoir en place.
« Ni un projet de loi adopté par le Conseil des ministres, ni une ordonnance prise par le président de la République n'ont introduit une réforme de la CEI pour conférer une quelconque suprématie ou hégémonie au régime RHDP au sein de cette institution », a affirmé le ministre d'État, rejetant catégoriquement les accusations d'instrumentalisation politique.
L'opposition accusée de fuir le scrutin
Le ministre n'a pas manqué de pointer ce qu'il considère comme la vraie motivation des critiques adressées à la CEI. « Le RHDP n'entend pas se laisser distraire par tout ce vacarme orchestré par une opposition qui, en réalité, a peur des élections », a-t-il déclaré.
Pour étayer son propos, il a évoqué le retrait du PPA-CI et du PDCI de la Commission électorale, estimant que cette décision traduit une volonté de ne pas participer au scrutin. « Ceux qui ont peur, ce sont eux qui démissionnent parce qu'ils ne veulent pas aller à ces élections », a lancé Adjoumani.
Concernant les accusations de fraude portées par Laurent Gbagbo sur l'inscription de 400 000 électeurs, le ministre Alain Logognon, présent à la rencontre, a formellement démenti : « Il n'y a jamais eu de tentative de fraude, il n'y a même pas eu de fraude sur cette liste électorale qui a servi de base au scrutin présidentiel de 2010 ».
Le RHDP maintient le cap vers le scrutin d'octobre
Face aux tensions politiques croissantes, le porte-parole du RHDP a réaffirmé la détermination de son parti à respecter le calendrier électoral. « Le RHDP est dans l'attente de la publication de la liste définitive, pour engager la bataille du parrainage de son candidat à l'élection présidentielle du 25 octobre 2025 », a précisé Kobenan Adjoumani.
Il a également lancé un appel aux partis d'opposition : « Ceux qui veulent, par extraordinaire, diriger la Côte d'Ivoire doivent apprendre à respecter les lois de la République, à proposer une alternative crédible, au lieu de s'acharner vainement à jeter le discrédit sur les institutions ».
En conclusion de son intervention, le ministre d'État a assuré que « le processus électoral suivra son cours jusqu'à bon port, nonobstant les tentatives désespérées d'opposants déboussolés qui n'ont qu'un seul projet : faire déraper le calendrier électoral dans le funeste but d'instaurer un régime de transition ».
Cette rencontre avec la presse intervient dans un contexte de montée des tensions politiques, alors que plusieurs figures de l'opposition, dont Laurent Gbagbo, se trouvent inéligibles à six mois du scrutin présidentiel.
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