L'année 2025 se profile à l'horizon, chargée d'incertitudes et de défis pour la Côte d'Ivoire sans le Président Bédié.
Le décès du Président Bédié, figure emblématique de la politique ivoirienne, laisse un vide et soulève des questions quant à l'avenir du pays. Alors que les Ivoiriens attendent avec impatience cette année électorale, ils ne peuvent s'empêcher de redouter les turbulences qui pourraient en découler.
Bédié était un homme de paix, un rassembleur qui a marqué l'histoire de la Côte d'Ivoire. Son héritage est indissociable de la recherche de la stabilité et de la concorde nationale. En 1998, lors du coup d'État, il a fait preuve d'une retenue exemplaire. Face à la violence, il a choisi la voie de la sagesse, évitant ainsi un bain de sang. Cette décision courageuse a montré sa préoccupation pour la préservation de la paix et de l'unité nationale.
En 2010, la Côte d'Ivoire était au bord du précipice. Les élections présidentielles étaient tendues, et les soupçons de fraude électorale planaient. Bédié aurait pu revendiquer sa place en deuxième position derrière Gbagbo, mais il a préféré l'alliance plutôt que la confrontation. Il s'est placé en troisième position, laissant la voie libre à Ouattara. Ce choix a été critiqué, mais il a montré sa vision à long terme et son souci de la stabilité nationale.
En 2015, Bédié a lancé un appel de Daoukro pour la paix. Face aux tensions politiques et aux risques de violence, il a plaidé pour le dialogue et la réconciliation. Son geste a été salué, mais il a aussi rappelé que la paix est fragile et qu'elle nécessite des efforts constants. La Côte d'Ivoire avait besoin de cette voix apaisante, de cet homme qui savait que la stabilité ne se construit pas sur les querelles partisanes, mais sur la compréhension mutuelle et le respect.
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Aujourd'hui, la Côte d'Ivoire se retrouve sans ce rassembleur. Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara sont les deux acteurs majeurs. Le match retour tant attendu pourrait-il avoir lieu ? Si Ouattara se présente sans Gbagbo, les revendications ne manqueront pas. Si les deux sont candidats alors l'opinion verrait inéluctablement le fameux match retour. Bédié n'est plus là pour tempérer les rivalités. La Côte d'Ivoire retient son souffle, consciente des enjeux et des défis qui se profilent à l'horizon. Les risques sont réels : tensions, contestations, et peut-être même violence. La stabilité du pays est mise à l'épreuve, et les Ivoiriens doivent rester vigilants.
Bédié était un homme de paix, un rassembleur et un visionnaire. Son départ laisse un vide, mais aussi une opportunité pour les autres leaders de s'affirmer. La Côte d'Ivoire doit rester vigilante, préserver la stabilité et poursuivre le dialogue. L'après Bédié est un chapitre à écrire, avec des pages d'incertitude et d'espoir. Les Ivoiriens ont le pouvoir de façonner leur avenir, en honorant l'héritage de celui qui a su, à maintes reprises, choisir la voie de la paix.
Ahouman Gaël Lakpa, Analyste Sociopolitique et Écrivain
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